Mort en service

par | 7 Fév 2018 | Gouvernement

Le village de Besayes, au pied du Vercors … c’était l’image du bonheur !

Les souvenirs de nos vingt ans, à la salle des fêtes ou chez vous, les mariages, danser jusqu’à pas d’heure sur les chansons de Jean-Jacques Goldman, la soupe à l’oignon au milieu de la nuit, la messe de 7h le dimanche matin …

Et puis les enfants qui grandissent, et trouvent leur route.

Il venait d’avoir trente ans. En 2011, il avait obtenu son brevet de pilote de combat sur hélicoptère «Gazelle», puis avait été affecté au régiment de Phalsbourg, où servait également ma nièce. A l’été 2016, il avait été sélectionné pour rejoindre le 4ème régiment d’hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) de Pau en tant que pilote.

Le 4ème RHFS, c’est le bataillon d’hélicoptères des forces spéciales de l’armée de Terre. Subordonné au général commandant les forces spéciales terre, il est sous commandement opérationnel, permanent et interarmées du général commandant les opérations spéciales. Il a pour mission de transporter et d’appuyer les commandos des forces spéciales, de jour ou de nuit, sur n’importe quel théâtre d’opérations en Europe et outre-mer.

Sur la base de Lanvéoc-Poulmic, qui abrite en France l’Ecole Navale, j’ai eu un jour l’honneur de rencontrer des membres de la force maritime des fusiliers marins et commandos, qui peuvent être employés indifféremment par la Marine nationale ou le commandement des opérations spéciales. A leurs cotés, j’ai participé, face à la mer, au lever des couleurs.

Bienveillance, courage, engagement, transmission, ces quatre mots auxquels je m’efforce très humblement de me tenir à titre personnel, ils les portent si haut !

Il totalisait plus de 900 heures de vol, dont 200 de nuit.

Le 2 février, deux hélicoptères de l’école de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) se sont écrasés dans le Var. A moins de 250 kms de Besayes … ce n’est pas ce qui importe bien sûr ! Cinq officiers étaient à bord. Il était l’un d’eux, « mort en service dans un vol de formation en vue d’obtenir une nouvelle qualification ».

Avec ses quatre compagnons, il a reçu aujourd’hui la légion d’honneur.


Iconographie : la ministre des Armées, Florence Parly se recueillant devant la dépouille des cinq militaires morts, base école Général Lejay aux Cannet-les-Maures, 7 Février 2018. @AFP